Et encore…
Tandis qu'après, on utiliserait
L'indicatif,
Surtout quand, au jardin,
Tous les parapluie auraient été
Conjugués en même temps
Que le hérisson endormi.
Penser aux poireaux
À califourchon sur le foutre de l'aube
Faconde s'apprête à trahir ses larmes
Comme celui qui torture l'amoureuse
Sans rêver aux épluchures de catacombes
Je fais le serment de penser aux poireaux !
Faconde s'apprête à trahir ses larmes
Comme celui qui torture l'amoureuse
Sans rêver aux épluchures de catacombes
Je fais le serment de penser aux poireaux !
Créchi-créchaphobe
Après que l'âne a chaviré,
C'est le bœuf déséquilibré
Qui a tourné son cul vers la
Mec.
C'est le bœuf déséquilibré
Qui a tourné son cul vers la
Mec.
Accord
Johnson Johnson demande le la.
Faconde Norwest, qui a pincé son
Téton gauche, fait la grimace.
« Oui, c'est un peu bas ! »
Faconde Norwest, qui a pincé son
Téton gauche, fait la grimace.
« Oui, c'est un peu bas ! »
Un, deux, trois…
Un, deux, trois,
Un, deux, trois,
Un, deux, trois…
Bon, ça va, on a compris !
Tu n'as rien compris du tout,
Écoute !
Un, deux, trois,
Un, deux, trois,
Un, deux, trois…
Ah oui, là, je comprends mieux !
Ça m'étonnerait…
Tu es encore loin du compte !
(Et tiens-toi droite.)
(…)
Un, deux, trois,
Un, deux, trois…
Bon, ça va, on a compris !
Tu n'as rien compris du tout,
Écoute !
Un, deux, trois,
Un, deux, trois,
Un, deux, trois…
Ah oui, là, je comprends mieux !
Ça m'étonnerait…
Tu es encore loin du compte !
(Et tiens-toi droite.)
(…)
Santé publique
Hier-soir je m'en souviens très bien c'était hier-soir,
Nous étions là, elle et moi, et lui, et eux,
Ensemble, chacun étant assis, bien confortablement,
Et tous nous devisions, dans cette pièce bien chauffée,
Alors que la pluie tombait au-dehors,
Et que le chien dormait près de la cheminée.
Je ne permettrai à quiconque de dire
Que les choses se sont passées autrement.
J'étais là, elle était là, ils étaient là,
Il devait faire près de vingt-deux degrés dans la pièce,
Et nous nous étions servis à boire,
Et la conversation roulait confortablement,
Sans heurts, sans à-coups, sans longues digressions,
Sans tunnels exagérés, et sans que la voix de
L'un d'entre nous s'élève plus que nécessaire.
Tout ce que je dis là est parfaitement exact,
Conforme à la vérité, à mes souvenirs,
Et serait facilement vérifiable en ce moment-même
Si je n'étais pas le seul survivant.
Hier-soir n'est pas si loin que je ne puisse
M'en souvenir avec précision.
Je dirai tout de même ceci, qui sera je l'espère entendu :
La santé publique n'était pas notre préoccupation première.
Nous étions là, elle et moi, et lui, et eux,
Ensemble, chacun étant assis, bien confortablement,
Et tous nous devisions, dans cette pièce bien chauffée,
Alors que la pluie tombait au-dehors,
Et que le chien dormait près de la cheminée.
Je ne permettrai à quiconque de dire
Que les choses se sont passées autrement.
J'étais là, elle était là, ils étaient là,
Il devait faire près de vingt-deux degrés dans la pièce,
Et nous nous étions servis à boire,
Et la conversation roulait confortablement,
Sans heurts, sans à-coups, sans longues digressions,
Sans tunnels exagérés, et sans que la voix de
L'un d'entre nous s'élève plus que nécessaire.
Tout ce que je dis là est parfaitement exact,
Conforme à la vérité, à mes souvenirs,
Et serait facilement vérifiable en ce moment-même
Si je n'étais pas le seul survivant.
Hier-soir n'est pas si loin que je ne puisse
M'en souvenir avec précision.
Je dirai tout de même ceci, qui sera je l'espère entendu :
La santé publique n'était pas notre préoccupation première.
Pliure
C'est la vêture d'une biffure.
Dans la nervure des sonorités
Il n'a pas son pareil :
Pliure est un de mes mots préférés.
Dans la nervure des sonorités
Il n'a pas son pareil :
Pliure est un de mes mots préférés.
Polyphonie X (sonore)
A. Ananas que ne viens t'appelle jamais canon souvent on me l'art imperméable de la fugue elle je suis dit trop à l'écrevisse en lourd mais quand rébus à la culotte il suffit le pot-au-feu d'inverser finissons l'attraction méphitique entourloupe.
B. Culotte il suffit ananas finissons que ne jamais viens canon t'appelle souvent imperméable de la fugue on me l'écrevisse elle en lourd quand rébus l'art entourloupe pot-au-feu méphitique à la d'inverser le je suis dit trop à mais l'attraction.
C. Entourloupe il jamais trop imperméable suffit d'inverser rébus l'art ananas t'appelle souvent que ne viens canon finissons on me mais l'attraction elle en lourd de la fugue méphitique l'écrevisse quand culotte pot-au-feu à la le je suis dit à.
D. Jamais ananas t'appelle que ne viens canon on me de la mais quand trop souvent entourloupe fugue elle je suis dit à l'écrevisse en lourd rébus pot-au-l'art imperméable l'attraction à la culotte il suffit d'inverser finissons méphitique le feu.
X. Jamais t'appelle ne canon me la quand souvent fugue je dit l'écrevisse lourd pot-au-l'art l'attraction la il d'inverser méphitique feu il trop suffit rébus ananas souvent ne canon on mais elle lourd la méphitique quand pot-au-feu la je dit.
1. Jamais t'appelle jamais ne canon me canon la quand souvent quand fugue je dit l'écrevisse dit lourd pot-au-l'art l'attraction l'art la il d'inverser il méphitique feu il feu trop suffit trop rébus ananas rébus souvent ne ananas canon on mais canon elle lourd la elle méphitique lourd quand pot-au-feu la quand je dit.
B. Culotte il suffit ananas finissons que ne jamais viens canon t'appelle souvent imperméable de la fugue on me l'écrevisse elle en lourd quand rébus l'art entourloupe pot-au-feu méphitique à la d'inverser le je suis dit trop à mais l'attraction.
C. Entourloupe il jamais trop imperméable suffit d'inverser rébus l'art ananas t'appelle souvent que ne viens canon finissons on me mais l'attraction elle en lourd de la fugue méphitique l'écrevisse quand culotte pot-au-feu à la le je suis dit à.
D. Jamais ananas t'appelle que ne viens canon on me de la mais quand trop souvent entourloupe fugue elle je suis dit à l'écrevisse en lourd rébus pot-au-l'art imperméable l'attraction à la culotte il suffit d'inverser finissons méphitique le feu.
X. Jamais t'appelle ne canon me la quand souvent fugue je dit l'écrevisse lourd pot-au-l'art l'attraction la il d'inverser méphitique feu il trop suffit rébus ananas souvent ne canon on mais elle lourd la méphitique quand pot-au-feu la je dit.
1. Jamais t'appelle jamais ne canon me canon la quand souvent quand fugue je dit l'écrevisse dit lourd pot-au-l'art l'attraction l'art la il d'inverser il méphitique feu il feu trop suffit trop rébus ananas rébus souvent ne ananas canon on mais canon elle lourd la elle méphitique lourd quand pot-au-feu la quand je dit.
2. Jamais jamais t'appelle jamais ne canon canon me canon la quand quand souvent quand fugue je fugue dit l'écrevisse dit l'écrevisse lourd pot-au-l'art lourd l'attraction l'art la l'art il d'inverser il d'inverser méphitique feu il feu trop suffit trop rébus suffit ananas rébus souvent ne souvent ananas canon on canon mais canon elle lourd la elle lourd méphitique lourd quand pot-au-feu la quand pot-au-feu je dit.
3. Culotte il suffit ananas finissons entourloupe il jamais trop imperméable que ne jamais viens canon suffit d'inverser rébus l'art ananas t'appelle souvent imperméable de la t'appelle souvent que ne viens fugue on me l'écrevisse elle canon finissons on me mais elle en lourd quand rébus l'attraction elle en lourd de l'art entourloupe pot-au-feu méphitique à fugue méphitique l'écrevisse quand culotte dit trop à mais l'attraction.
Quelques Messages personnels
Les ventouses parlantes ont commencé leur travail. (2)
Si Bernadette ne vient pas à Noël, l'été sera rude quand-même.
La chèvre préfère le pain complet, et le bélier le nougat.
Après les lacs, les sapins font des rondes de nuit. (2)
Les deux alpinistes ont perdu le Monopoly de tante Yvonne. (2)
Quand la lubricité se retire, le jardin retrouve ses couleurs.
Si la Comtesse nous refait une fondue, le gouvernement tombera. (2)
Le grand cyprès a toussé deux fois. Marianne s'est éveillée.
Abroger l'alphabet ne fera pas revenir Adolphe. (3)
Par où est entré le curé sortira le solstice, à moins que rien.
Les dessous de Ginette sont autant de plaques de verglas courroucées.
Il est temps de penser aux baleines, le temps se gâte.
À Pâques, les clitoris feront une brève apparition. (2)
Si Bernadette ne vient pas à Noël, l'été sera rude quand-même.
La chèvre préfère le pain complet, et le bélier le nougat.
Après les lacs, les sapins font des rondes de nuit. (2)
Les deux alpinistes ont perdu le Monopoly de tante Yvonne. (2)
Quand la lubricité se retire, le jardin retrouve ses couleurs.
Si la Comtesse nous refait une fondue, le gouvernement tombera. (2)
Le grand cyprès a toussé deux fois. Marianne s'est éveillée.
Abroger l'alphabet ne fera pas revenir Adolphe. (3)
Par où est entré le curé sortira le solstice, à moins que rien.
Les dessous de Ginette sont autant de plaques de verglas courroucées.
Il est temps de penser aux baleines, le temps se gâte.
À Pâques, les clitoris feront une brève apparition. (2)
Rêve et Vide
Rêve et vide : en deux amphores analogues se tient le prêtre
Qui par son envol ironique prend le monde en crue
D'espace et de moire comme destin annulé.
Quelle beauté ivre serait assez paresseuse
Pour ignorer le bouquet où l'absence apparaît
Telle une épiphanie du sens ?
Sous le papier subtil une encre tonale
Bruisse comme le catafalque au zénith
De la nuit transposée en son ample retour.
« Tu n'as pas honte, Johnson Johnson ?
— Si, Faconde, j'ai très honte ! »
Qui par son envol ironique prend le monde en crue
D'espace et de moire comme destin annulé.
Quelle beauté ivre serait assez paresseuse
Pour ignorer le bouquet où l'absence apparaît
Telle une épiphanie du sens ?
Sous le papier subtil une encre tonale
Bruisse comme le catafalque au zénith
De la nuit transposée en son ample retour.
« Tu n'as pas honte, Johnson Johnson ?
— Si, Faconde, j'ai très honte ! »
Climat
— Enlevez-lui ses menottes.
— Je ne l'ai pas tuée, alors ?
— Tuer ou non, ça n'est pas la question.
— Excusez-moi…
— La question, c'est le titre du récit.
— « Contribution au réchauffement climatique » ?
— Je ne l'ai pas tuée, alors ?
— Tuer ou non, ça n'est pas la question.
— Excusez-moi…
— La question, c'est le titre du récit.
— « Contribution au réchauffement climatique » ?
Dialogue sur l'immortalité
— Je ne voudrais pas mourir sans avoir publié un livre.
— Alors tu seras immortelle, ma fille.
— Je voudrais laisser une trace, vous comprenez !
— Au final, t'as qu'à te faire construire une tombe !
— Je suis pas trop "tombe"…
— Alors dégage ! On n'a pas que ça à foutre.
— Vous êtes méchant, je vais me suicider.
(— La conne, elle croit être en vie ?)
— Alors tu seras immortelle, ma fille.
— Je voudrais laisser une trace, vous comprenez !
— Au final, t'as qu'à te faire construire une tombe !
— Je suis pas trop "tombe"…
— Alors dégage ! On n'a pas que ça à foutre.
— Vous êtes méchant, je vais me suicider.
(— La conne, elle croit être en vie ?)
Yalta
Ce soir-là nous étions à Yalta…
« Mais qu'est-ce que tu racontes ? »
Ce soir-là nous étions à Yalta
Et le monde était une continuelle perfection.
« Je sais ce que je dis, tout de même ! »
« Mais qu'est-ce que tu racontes ? »
Ce soir-là nous étions à Yalta
Et le monde était une continuelle perfection.
« Je sais ce que je dis, tout de même ! »
911
— Allo le 911 ?
— Oui, quel est votre problème ?
— Je ne peux pas sortir !
— Vous êtes enfermé ?
— Oui, on m'a enfermé, je ne peux pas sortir !
— OK. Dites-moi où vous êtes.
— Je ne sais pas, je ne connais pas l'adresse.
— Vous ne connaissez pas l'adresse… On vous a enlevé ?
— Oui, je crois qu'on peut dire ça.
— Dites-moi ce que vous voyez.
— C'est un salon, assez banal, avec une télé et un canapé. Rien de spécial…
— Mais pourquoi ne pouvez-vous pas sortir ? Vous êtes attaché ?
— Non, je ne suis pas attaché. Mais je ne sais pas traverser des parois de verre !
— Des parois de verre ? Je ne comprends pas. Où sont ces parois de verre ?
— Mais autour de l'eau, bien sûr !
— De l'eau ? Il y a de l'eau dans l'appartement ??? Monsieur, avez-vous pris de la drogue ?
— Je n'ai pris que ce qu'on m'a donné, une sorte de nourriture en poudre… Dégueulasse…
— Bon, bon, je vois, je vais vous envoyer une ambulance.
— Mais je n'ai pas besoin d'ambulance, je suis enfermé, je vous dis !
— Oui, je sais, Monsieur, calmez-vous, je vais trouver votre adresse grâce à votre numéro.
— En plus il n'a pas changé l'eau depuis au moins deux jours !
— De quelle eau parlez-vous, Monsieur ?
— Comment ça, de quelle eau je parle ? Mais vous êtes qui, vous ?
— Je suis le sergent Michael Fulton, Monsieur.
— Sergent Fulton, vous vivez dans quelle rivière ?
— …
— Oh, merde, il y a le chat qui revient ! Faites vite !
— Monsieur, calmez-vous, je vous envoie quelqu'un, éloignez-vous de la porte.
— Mais comment voulez-vous que je m'éloigne de la porte ?
— Vous ne pouvez pas bouger, vous êtes trop faible, c'est ça ?
— Je ne suis pas trop faible, Don Dieu, je suis dans un bocal, et je ne sais pas faire bouger les bocaux !
— Dans un bocal… Et dans l'eau ?
— Évidemment que je suis dans l'eau, comment je pourrais respirer, sinon ?
— Oui, quel est votre problème ?
— Je ne peux pas sortir !
— Vous êtes enfermé ?
— Oui, on m'a enfermé, je ne peux pas sortir !
— OK. Dites-moi où vous êtes.
— Je ne sais pas, je ne connais pas l'adresse.
— Vous ne connaissez pas l'adresse… On vous a enlevé ?
— Oui, je crois qu'on peut dire ça.
— Dites-moi ce que vous voyez.
— C'est un salon, assez banal, avec une télé et un canapé. Rien de spécial…
— Mais pourquoi ne pouvez-vous pas sortir ? Vous êtes attaché ?
— Non, je ne suis pas attaché. Mais je ne sais pas traverser des parois de verre !
— Des parois de verre ? Je ne comprends pas. Où sont ces parois de verre ?
— Mais autour de l'eau, bien sûr !
— De l'eau ? Il y a de l'eau dans l'appartement ??? Monsieur, avez-vous pris de la drogue ?
— Je n'ai pris que ce qu'on m'a donné, une sorte de nourriture en poudre… Dégueulasse…
— Bon, bon, je vois, je vais vous envoyer une ambulance.
— Mais je n'ai pas besoin d'ambulance, je suis enfermé, je vous dis !
— Oui, je sais, Monsieur, calmez-vous, je vais trouver votre adresse grâce à votre numéro.
— En plus il n'a pas changé l'eau depuis au moins deux jours !
— De quelle eau parlez-vous, Monsieur ?
— Comment ça, de quelle eau je parle ? Mais vous êtes qui, vous ?
— Je suis le sergent Michael Fulton, Monsieur.
— Sergent Fulton, vous vivez dans quelle rivière ?
— …
— Oh, merde, il y a le chat qui revient ! Faites vite !
— Monsieur, calmez-vous, je vous envoie quelqu'un, éloignez-vous de la porte.
— Mais comment voulez-vous que je m'éloigne de la porte ?
— Vous ne pouvez pas bouger, vous êtes trop faible, c'est ça ?
— Je ne suis pas trop faible, Don Dieu, je suis dans un bocal, et je ne sais pas faire bouger les bocaux !
— Dans un bocal… Et dans l'eau ?
— Évidemment que je suis dans l'eau, comment je pourrais respirer, sinon ?
Tout à coup !
Le bombé d'une petite culotte de coton blanc,
Légèrement soulevée par la touffe au-dessous,
Camouflée moite aux odeurs de sirop confit
Stupeur perpendiculaire aux gouffres du temps !
Légèrement soulevée par la touffe au-dessous,
Camouflée moite aux odeurs de sirop confit
Stupeur perpendiculaire aux gouffres du temps !
Après
— C'était comment ?
— Torride…
— Torride comment ?
— Torride torride !
— Ah ouais ?
— Ouais.
— Tu dois être content ?
— Oui, je vais me flinguer.
— Arrête de déconner…
— Je déconne pas.
— Je sais, je déconne !
— Torride…
— Torride comment ?
— Torride torride !
— Ah ouais ?
— Ouais.
— Tu dois être content ?
— Oui, je vais me flinguer.
— Arrête de déconner…
— Je déconne pas.
— Je sais, je déconne !
Transistor
J'applique mon oreille sur le creux
de son corps
Et j'entends de la friture.
(…)
Faconde n'a jamais su régler
Son transistor.
de son corps
Et j'entends de la friture.
(…)
Faconde n'a jamais su régler
Son transistor.
Djihad
Bon, c'est très simple !
À la prochaine piqure de moustique,
Je pars faire le djihad
En ville.
(Vous l'aurez voulu.)
À la prochaine piqure de moustique,
Je pars faire le djihad
En ville.
(Vous l'aurez voulu.)
L'Affaire (épisode 2)
Le président et (moi nous) nous séparons :
Infusion nucléaire en nuages (roux)
Élection (piège) à compte d'auteure
Quand ces (nonchaloir) tirailleries
D'opaques ganglions (coltinés)
Moments à (Sumer) somment Valérie.
Puci (la paire) commémore la comète
De la mort (tandis que) les antiques
(Croa) sens et inflations merci
De soustractions (en) marge
Tue (folichonneras) les Cendrillons
Je pleure, et (rejoindre) mes officiers
De sécurité (je) dois surtout
Ne pas allumer (la) télévision
Le conseiller (culture) en voiture
Simone (pédaler) à la Lanterne
Impossible, (tu mens !)
Infusion nucléaire en nuages (roux)
Élection (piège) à compte d'auteure
Quand ces (nonchaloir) tirailleries
D'opaques ganglions (coltinés)
Moments à (Sumer) somment Valérie.
Puci (la paire) commémore la comète
De la mort (tandis que) les antiques
(Croa) sens et inflations merci
De soustractions (en) marge
Je pleure, et (rejoindre) mes officiers
De sécurité (je) dois surtout
Ne pas allumer (la) télévision
Simone (pédaler) à la Lanterne
Impossible, (tu mens !)
L'affaire (épisode 1)
L'imperméable en stock, on verra venir
Si de tant de tambours entendus
De la pluie vient entre deux fruits
Comme une sirène enregistrée
Sur la scène du dancing.
Croa croa, et coke en toc
Par-delà les mers allongées,
Grises et paresseuses,
D'une surprise en triolet,
Babar et Marius, enlacés et ivres,
Comme des cadavres ébahis
Par l'aube alitée à Varèse,
Donnent à Valérie la migraine.
Elle les voit, croa croa, comme
Des boas constipés aux antipodes
Et ça la chagrine. Un moment !
Sur la table basse, comme œuf au plat
Elle s'éponge le front
Tandis que François texte.
La poudre explose dans ma tête,
Con c'est con mais je titube
Titube et retitube
Et puis je suis une fille donc je vais
Vers la femme !
Une longue nuit quasi blanche commence…
Croa croa, Caro vient me voir,
À l'hôpital, on papote comme,
Comme et comme,
Et encore comme, et ça va,
Pardon mais ça va, je mijote,
Elle mijote, nous mijotons,
Alors, les nouvelles, quelles
Conques et sous-marins il
Me ment, me ment, me ment.
Sac en plastique, salle de bains,
Clinique, des heures suspendues,
Par le couloir secret, on
Se passe la foudre, salopard,
Je vais te reconquérir,
Tu te souviens de Tulle,
En scooter, trempés comme des moules ?
Malraux, toi et le piano, ça
Fait trop pour un drame en tweet.
Et si je faisais un livre ?
(…)
Si de tant de tambours entendus
De la pluie vient entre deux fruits
Comme une sirène enregistrée
Sur la scène du dancing.
Croa croa, et coke en toc
Par-delà les mers allongées,
Grises et paresseuses,
D'une surprise en triolet,
Babar et Marius, enlacés et ivres,
Comme des cadavres ébahis
Par l'aube alitée à Varèse,
Donnent à Valérie la migraine.
Elle les voit, croa croa, comme
Des boas constipés aux antipodes
Et ça la chagrine. Un moment !
Sur la table basse, comme œuf au plat
Elle s'éponge le front
Tandis que François texte.
La poudre explose dans ma tête,
Con c'est con mais je titube
Titube et retitube
Et puis je suis une fille donc je vais
Vers la femme !
Une longue nuit quasi blanche commence…
Croa croa, Caro vient me voir,
À l'hôpital, on papote comme,
Comme et comme,
Et encore comme, et ça va,
Pardon mais ça va, je mijote,
Elle mijote, nous mijotons,
Alors, les nouvelles, quelles
Conques et sous-marins il
Me ment, me ment, me ment.
Sac en plastique, salle de bains,
Clinique, des heures suspendues,
Par le couloir secret, on
Se passe la foudre, salopard,
Je vais te reconquérir,
Tu te souviens de Tulle,
En scooter, trempés comme des moules ?
Malraux, toi et le piano, ça
Fait trop pour un drame en tweet.
Et si je faisais un livre ?
(…)
Plan de carrière
C'est décidé, j'appelle Kimi !
Je lui propose de leur composer un hymne.
Il me paie un million de dollars,
Et là, je pars en vacances à Gaza.
— On boit de la chicorée, là-bas ?
Je lui propose de leur composer un hymne.
Il me paie un million de dollars,
Et là, je pars en vacances à Gaza.
— On boit de la chicorée, là-bas ?
Le monde expliqué simplement
Il est temps, Faconde, que je t'explique le monde.
N'aie pas peur, c'est très simple.
Nous allons procéder par images :
Ma première image est un pubis de femme ;
Ma deuxième image est un décolleté de femme ;
Ma troisième image est un trou du cul.
Voilà, c'est tout. Tu as suivi ?
Oui, c'est très simple. J'ai seulement une question :
Le trou du cul, c'est un homme ?
Oui, bien sûr, Faconde, le trou du cul
C'est l'invention du zéro,
Sans lequel l'infini n'est pas concevable.
Tu devrais ajouter la pomme de terre…
Sinon je ne vois pas bien
À quoi sert l'infini.
Bonsoir, c'est Dieu !
C'est moi, Dieu.
Vous en faites du boucan, sur la Terre !
Je ne sais pas si vous vous rendez compte mais vous faites un boucan de tous les diables !
En réalité, je n'écoute pas vraiment votre boucan, mais je l'entends !
Foutue idée que j'ai eue de vous répartir aux quatre coins du globe.
Il y en a toujours qui ne dorment pas.
Ça n'arrête jamais.
Non mais vous imaginez, le boucan que je me tape, moi, là-haut ?
Toutes vos musiques, toutes vos paroles, j'entends tout à la fois.
Plus les bébés qui gueulent, plus les scènes de ménage.
Excusez-moi de vous le dire, mais c'est affreux !
Quel bordel ! Quelle cacophonie ! Quel ramdam !
Entretuez-vous si vous voulez, mais faites-le en silence, quoi !
Ah oui, les mobylettes… Alors là les mobylettes c'est le pompon !
Encore les avions, je ne sais pas pourquoi mais je m'y fais,
Mais alors les mobylettes, non, c'est affreux !
Je suis désolé de vous le dire, mais je préfère encore les bombes.
D'accord, ça fait du bruit, mais au moins il y a un résultat.
À chaque bombe, je peux me dire : au moins une cinquantaine qui vont la fermer pour de bon.
Comprenez-moi bien. J'ai fait une connerie…
Cette création du monde, c'était une connerie.
Oui, sur le moment, je reconnais que ça avait de la gueule.
On a même eu des bons moments, je dis pas.
Mais là, faut me comprendre, j'en ai marre.
Je pensais que tout ça n'aurait qu'un temps, voyez !
Je me disais, allez, une bonne guerre mondiale et on n'en parle plus.
Que dalle, oui… Ah on peut dire que vous êtes tenaces.
J'ai essayé la peste, la grippe, le SIDA, la tuberculose,
Le trou dans la couche d'ozone, les criquets, la pollution,
Le réchauffement climatique, les tsunamis, les cyclones,
Les volcans, les inondations, la sécheresse, Jean-Michel Jarre, les femmes…
Je commence à être à court d'idées. Bon, mon dernier truc,
C'est l'islam. J'ai de bons espoirs.
Mais à chaque fois, j'ai eu de bons espoirs !
Alors maintenant je reste prudent.
Wait and see…
J'ai tout mon temps, c'est vrai,
Mais si au moins vous pouviez faire un peu moins de bruit !
C'est quand-même pas trop demander, ça !
Hein ?
Baissez juste d'un ton, quoi, je ne suis pas exigeant !
Vous faites vos affaires en bas, et moi je fais les miennes en haut.
On pourrait avoir de bons rapports de voisins, vous voyez ?
Je vous laisse faire tout ce que vous voulez, hein, on ne peut pas dire que je vous brime !
La seule chose que je vous demande, c'est d'interdire les mobylettes
Et de mettre votre foutue musique moins fort.
Allez, ne faites pas la gueule, c'est pas souvent que je râle.
Bonne continuation et fermez-là un peu,
Faut que j'y aille, là.
Vous en faites du boucan, sur la Terre !
Je ne sais pas si vous vous rendez compte mais vous faites un boucan de tous les diables !
En réalité, je n'écoute pas vraiment votre boucan, mais je l'entends !
Foutue idée que j'ai eue de vous répartir aux quatre coins du globe.
Il y en a toujours qui ne dorment pas.
Ça n'arrête jamais.
Non mais vous imaginez, le boucan que je me tape, moi, là-haut ?
Toutes vos musiques, toutes vos paroles, j'entends tout à la fois.
Plus les bébés qui gueulent, plus les scènes de ménage.
Excusez-moi de vous le dire, mais c'est affreux !
Quel bordel ! Quelle cacophonie ! Quel ramdam !
Entretuez-vous si vous voulez, mais faites-le en silence, quoi !
Ah oui, les mobylettes… Alors là les mobylettes c'est le pompon !
Encore les avions, je ne sais pas pourquoi mais je m'y fais,
Mais alors les mobylettes, non, c'est affreux !
Je suis désolé de vous le dire, mais je préfère encore les bombes.
D'accord, ça fait du bruit, mais au moins il y a un résultat.
À chaque bombe, je peux me dire : au moins une cinquantaine qui vont la fermer pour de bon.
Comprenez-moi bien. J'ai fait une connerie…
Cette création du monde, c'était une connerie.
Oui, sur le moment, je reconnais que ça avait de la gueule.
On a même eu des bons moments, je dis pas.
Mais là, faut me comprendre, j'en ai marre.
Je pensais que tout ça n'aurait qu'un temps, voyez !
Je me disais, allez, une bonne guerre mondiale et on n'en parle plus.
Que dalle, oui… Ah on peut dire que vous êtes tenaces.
J'ai essayé la peste, la grippe, le SIDA, la tuberculose,
Le trou dans la couche d'ozone, les criquets, la pollution,
Le réchauffement climatique, les tsunamis, les cyclones,
Les volcans, les inondations, la sécheresse, Jean-Michel Jarre, les femmes…
Je commence à être à court d'idées. Bon, mon dernier truc,
C'est l'islam. J'ai de bons espoirs.
Mais à chaque fois, j'ai eu de bons espoirs !
Alors maintenant je reste prudent.
Wait and see…
J'ai tout mon temps, c'est vrai,
Mais si au moins vous pouviez faire un peu moins de bruit !
C'est quand-même pas trop demander, ça !
Hein ?
Baissez juste d'un ton, quoi, je ne suis pas exigeant !
Vous faites vos affaires en bas, et moi je fais les miennes en haut.
On pourrait avoir de bons rapports de voisins, vous voyez ?
Je vous laisse faire tout ce que vous voulez, hein, on ne peut pas dire que je vous brime !
La seule chose que je vous demande, c'est d'interdire les mobylettes
Et de mettre votre foutue musique moins fort.
Allez, ne faites pas la gueule, c'est pas souvent que je râle.
Bonne continuation et fermez-là un peu,
Faut que j'y aille, là.
Le travail c'est la vie
Kagi peint.
Mais le trait qu'il trace sur le papier s'efface aussi vite qu'il apparaît.
Alors Kagi dépeint.
Mais ce qu'il voit sous le pinceau l'effraie tellement qu'il meurt de peur.
Mais le trait qu'il trace sur le papier s'efface aussi vite qu'il apparaît.
Alors Kagi dépeint.
Mais ce qu'il voit sous le pinceau l'effraie tellement qu'il meurt de peur.
Consommation
Et lorsque tout fut consommé
Ils restèrent pourtant assis
Sans se regarder ni parler.
C'étaient ces grands moments
Comme il y en avait
Dans le monde d'antan.
(Être concis
Leur déplaisait.)
Ils restèrent pourtant assis
Sans se regarder ni parler.
C'étaient ces grands moments
Comme il y en avait
Dans le monde d'antan.
(Être concis
Leur déplaisait.)
Jus
Le thème du larghetto du K. 491, tu vois,
C'est là que tout a commencé,
Si l'on veut.
Je veux bien,
Mais comment en est-on arrivé là ?
Il faut lire Madame Saint-Ange,
Pour que tout s'éclaircisse.
Quel travail !
C'est là que tout a commencé,
Si l'on veut.
Je veux bien,
Mais comment en est-on arrivé là ?
Il faut lire Madame Saint-Ange,
Pour que tout s'éclaircisse.
Quel travail !
Léger différé
— You look like Martha Argerich !
— U like to suck cock, bb ?
— À qui je réponds, là ?
Elle reprend un peu de milkshake.
— U like to suck cock, bb ?
— À qui je réponds, là ?
Elle reprend un peu de milkshake.
Sillon fermé
— Quel silence !
— Oui, on dirait qu'ils sont tous morts.
— On ne dirait pas, ils le sont.
— C'est pas une raison, quand-même !
— Non, ce n'est pas une raison.
— Oui, on dirait qu'ils sont tous morts.
— On ne dirait pas, ils le sont.
— C'est pas une raison, quand-même !
— Non, ce n'est pas une raison.
No Pasaran !
« No Pasaran ! » dit Faconde, en écoutant Joy de Stockhausen.
Elle flotte dans l'espace, entre Neptune et Uranus,
Et se tire la corde sans penser à mal.
— C'est comme un pet intersidéral !
Elle flotte dans l'espace, entre Neptune et Uranus,
Et se tire la corde sans penser à mal.
— C'est comme un pet intersidéral !
Complainte de Roger
Ergo, l'Ogre Roger,
Rouge, Rogue, à tête d'Orge
Qui joue de l'Orgue dans l'Oregon
Pendant les Orages
Aux Arômes amers
D'orgasmes morses,
Se tient sous les Ormes,
Égaré, ses Rames en main
La Rage et l'asthme
Pour compagnons.
Dans sa prunelle en O
Qui pleure de l'Or,
De l'Or Gros
Comme Oméga,
Le Mage Roger
Imagine une gamine
À angle aigu,
Aigu comme le vol grave
De l'aigle agile qui
L'emporte, sanglée,
Vers l'Ogre Roger
Rouge sous ses Ormes,
À Rome, dans l'Oregon.
Rouge, Rogue, à tête d'Orge
Qui joue de l'Orgue dans l'Oregon
Pendant les Orages
Aux Arômes amers
D'orgasmes morses,
Se tient sous les Ormes,
Égaré, ses Rames en main
La Rage et l'asthme
Pour compagnons.
Dans sa prunelle en O
Qui pleure de l'Or,
De l'Or Gros
Comme Oméga,
Le Mage Roger
Imagine une gamine
À angle aigu,
Aigu comme le vol grave
De l'aigle agile qui
L'emporte, sanglée,
Vers l'Ogre Roger
Rouge sous ses Ormes,
À Rome, dans l'Oregon.
L'Instant
En pastis fouetté, virevoltant comme pas deux,
Les amygdales de Léontine et la langue slave
En confettis de vapeur, elle s'est mise à
Hurler comme une tour Eiffel
Qu'on chatouillerait par en-dessous.
Les amygdales de Léontine et la langue slave
En confettis de vapeur, elle s'est mise à
Hurler comme une tour Eiffel
Qu'on chatouillerait par en-dessous.
Les Partisans
À la fenêtre, un peu de thé
Et la fonte des neiges,
Et, si l'on peut y croire,
Une bêtise comme on n'en fait plus.
C'est donc tout le gratin
Qui parade en deçà
De la République.
Et la fonte des neiges,
Et, si l'on peut y croire,
Une bêtise comme on n'en fait plus.
C'est donc tout le gratin
Qui parade en deçà
De la République.
À la maison
— Faconde, peux-tu baisser le son ?
— Non, je ne peux pas.
— D'ici je reconnais Yves Nat !
— Ça t'apprendra à jouer du piano comme un âne.
— Connasse !
— Connard !
— Allez, viens, petit chat, j'ai acheté les croquettes que tu aimes.
— Tu me prends pour la Queffelec ?
— …
— Non, je ne peux pas.
— D'ici je reconnais Yves Nat !
— Ça t'apprendra à jouer du piano comme un âne.
— Connasse !
— Connard !
— Allez, viens, petit chat, j'ai acheté les croquettes que tu aimes.
— Tu me prends pour la Queffelec ?
— …
Mozart
Mozart, oui, quoi Mozart ?
S'il avait eu un sexe aussi gros que le mien,
J'aimerais bien savoir
Ce qu'il aurait composé comme symphonies !
S'il avait eu un sexe aussi gros que le mien,
J'aimerais bien savoir
Ce qu'il aurait composé comme symphonies !
Rossignolet
Rossignolet, retourne dans ta forêt,
Je suis fatigué de t'entendre chanter,
J'ai besoin de dormir,
J'ai besoin de mourir,
Comme tous les hommes,
Je dois partir rejoindre
Les miens qui sont en terre.
Rossignolet, retourne dans la forêt,
Laisse-moi dormir,
Laisse-moi mourir,
Je suis fatigué de vivre,
Et comme tous ceux qui vivent,
Je suis arrivé là où la terre
Sur moi doit se refermer.
Je suis fatigué de t'entendre chanter,
J'ai besoin de dormir,
J'ai besoin de mourir,
Comme tous les hommes,
Je dois partir rejoindre
Les miens qui sont en terre.
Rossignolet, retourne dans la forêt,
Laisse-moi dormir,
Laisse-moi mourir,
Je suis fatigué de vivre,
Et comme tous ceux qui vivent,
Je suis arrivé là où la terre
Sur moi doit se refermer.
Au menu chez les Rosicruciens dépravés
Adalmine Vermot vient de nous cuisiner ses fameux beignets de coton hydrophile au gingembre. C'était fameux. Puis Marcel Tricolor s'est mis à l'épinette et nous a interprété les Airs à faire fuir, de l'Homme en fonte. C'était rudement bath.
J'ai ensuite entonné ma Grande Suite Lyrique en ut dièse pour flageolet mal cuit et Luna s'est mise à hurler à l'amour. C'était chouette.
Demain, si tout va bien, nous béniront les spaghetti qui trempent depuis six semaines dans une histoire louche. Nous irons à Arcueil, puis en Patagonie. Ce sera épatant !
Au Pénal !
Ah, les procès, Faconde, les procès…
Quelle joie, quels bonheurs
En perspective !
Avocats, juges, témoins, greffiers,
Policiers, indics, corbeaux, jurés,
Procureurs hilares, la cour ébouriffée,
Public en transe, les têtes
Qui roulent, qui tombent,
Le sang dans les rues, dans les banques,
Au trot, au galop, comédie tragique,
Comptes-rendus, plaidoiries,
Parjures, coups bas, subornation,
Élimination, intimidation,
Pensions, tensions, explosions,
Coups de théâtre, balances,
Manches, appels, cassation,
Effets, déclarations, serments,
Stupeur, suspension, condamnation.
On ne va pas s'ennuyer
Dans la sciure !
Rien que d'y penser,
Je bande.
Quelle joie, quels bonheurs
En perspective !
Avocats, juges, témoins, greffiers,
Policiers, indics, corbeaux, jurés,
Procureurs hilares, la cour ébouriffée,
Public en transe, les têtes
Qui roulent, qui tombent,
Le sang dans les rues, dans les banques,
Au trot, au galop, comédie tragique,
Comptes-rendus, plaidoiries,
Parjures, coups bas, subornation,
Élimination, intimidation,
Pensions, tensions, explosions,
Coups de théâtre, balances,
Manches, appels, cassation,
Effets, déclarations, serments,
Stupeur, suspension, condamnation.
On ne va pas s'ennuyer
Dans la sciure !
Rien que d'y penser,
Je bande.
Partage des tâches
Johnson Johnson s'est amusé
À parler avec des strip-teaseuses
Dans une langue qui n'existe pas.
— Et qui c'est qu'est allé faire les courses à Super-U ?
À parler avec des strip-teaseuses
Dans une langue qui n'existe pas.
— Et qui c'est qu'est allé faire les courses à Super-U ?
Romance
Ce matin un kamikaze est entré dans la cuisine il m'a demandé un bol de café je lui ai servi avec des tartines au miel son bol de café il s'est assis nous avons parlé un peu du temps qu'il fait et aussi de nos projets de vie respectifs puis il est parti j'ai lavé son bol rangé la cuisine et je suis allée me doucher en chantant une vieille romance française c'est à ce moment-là que j'ai pensé à mon chien dans la terre et j'ai pensé il doit avoir bien froid le pauvre je ne chanterai plus de vieille romance française il fait trop chaud.
On ferme !
Qu'il ne reste rien !
Tout doit disparaître !
Jetez tout !
Brûlez tout !
Cassez tout !
Ne faiblissez pas !
Ne vous apitoyez pas !
Ne vous endormez pas !
Ne regardez pas en arrière !
Brûlez-vous, vous aussi !
Ne vous inquiétez pas de votre sort !
Je m'occuperai de tout,
Quand je serai enfin seul.
Puis
Avec toutes ces cendres,
Je me ferai un lit confortable,
Sur lequel je m'allongerai,
Et je raconterai votre
Histoire aux bêtes.
Sublime
Il voulait dire quelque
Chose de définitif
Mais il fallait aller
Vider la poubelle.
La vie s'y entendait pour
L'empêcher d'être sublime !
Chose de définitif
Mais il fallait aller
Vider la poubelle.
La vie s'y entendait pour
L'empêcher d'être sublime !
Torse
Mon bel Azor, ton torse est à l'envers !
(Et le vide de l'aiguillon
Dont l'âcre moment
Du visage
Me parle en éclaboussant
Le livre ouvert…)
Au cap, tout droit, c'est un
Vice qui disparaît,
Gifle agile en revers.
(Et le vide de l'aiguillon
Dont l'âcre moment
Du visage
Me parle en éclaboussant
Le livre ouvert…)
Au cap, tout droit, c'est un
Vice qui disparaît,
Gifle agile en revers.
Toi !
Toi !
Ce Mal emporté au désert,
Cette rose déchirée,
Ce muscle increvable,
Ce vertige muet…
Veux-tu fermer la porte en sortant ?
Ce Mal emporté au désert,
Cette rose déchirée,
Ce muscle increvable,
Ce vertige muet…
Veux-tu fermer la porte en sortant ?
Michèle
Michèle, assise, devant sa petite table,
Sa bouche bien rouge
Comme une idée trompée
Par le sang des autres.
Sa bouche bien rouge
Comme une idée trompée
Par le sang des autres.
Amant et boule de neige
Amant et boule de neige
Comme cochons en pâte…
C'est la rue qui parle,
Mieux que la police !
Comme cochons en pâte…
C'est la rue qui parle,
Mieux que la police !
Pensée
Pensée dans le sachet
Qu'il trempe dans
L'eau chaude
Cachet tiède et penché
Et les malheurs de Sophie
— Qu'en faire ?
Qu'il trempe dans
L'eau chaude
Cachet tiède et penché
Et les malheurs de Sophie
— Qu'en faire ?
Au piano
La plaie, entrevue,
Sous le coton, au piano…
Le Temple est fermé pour cause de réparations.
Sous le coton, au piano…
Le Temple est fermé pour cause de réparations.
Dialogue poétique
— Habiter l'éclair…
Comme Zip habite
mon pantalon ?
— Faconde, tu es le serpent
Du soleil fuyant
La Terre.
— Arrête ton char,
Johnson Johnson,
Tu m'assommes l'arrosoir !
— Faconde, tu n'es
Qu'une vieille bique néfaste
Puant le sarcasme pourri.
— Pauvre Biquet
Qui sent le poireau frais
Dans son bidet…
— Je t'ai déjà tuée
Tant de fois… Allons-y,
Ce sera vite fait.
— Attends un peu,
Je viens de mettre
Le pot-au-feu à cuire.
Comme Zip habite
mon pantalon ?
— Faconde, tu es le serpent
Du soleil fuyant
La Terre.
— Arrête ton char,
Johnson Johnson,
Tu m'assommes l'arrosoir !
— Faconde, tu n'es
Qu'une vieille bique néfaste
Puant le sarcasme pourri.
— Pauvre Biquet
Qui sent le poireau frais
Dans son bidet…
— Je t'ai déjà tuée
Tant de fois… Allons-y,
Ce sera vite fait.
— Attends un peu,
Je viens de mettre
Le pot-au-feu à cuire.
Sa main
Retire-toi mon cœur
D'un si vaste embrasement
Que l'heure
N'y résisterait pas
Comme l'ombre
Va écrire plus loin
Vers le vieil organiste
Silencieux
Sa belle main qui me déchire
Entre le couchant et l'or
Sans poids ni espérance
Vers le jour éteint
D'un si vaste embrasement
Que l'heure
N'y résisterait pas
Comme l'ombre
Va écrire plus loin
Vers le vieil organiste
Silencieux
Sa belle main qui me déchire
Entre le couchant et l'or
Sans poids ni espérance
Vers le jour éteint
Joan Baez
« Au lieu de se taire,
On dit qu'on se tait. »
Et maintenant,
Mesdames et Messieurs :
Joan Baez !
On dit qu'on se tait. »
Et maintenant,
Mesdames et Messieurs :
Joan Baez !
Les Bonnes Femmes
Bernadette Lafont et Stéphane Audran,
Au téléphone :
« Monsieur Rohmer
A le derrière
Qui sent le munster ! »
Pendant le tournage des
Bonnes Femmes.
Au téléphone :
« Monsieur Rohmer
A le derrière
Qui sent le munster ! »
Pendant le tournage des
Bonnes Femmes.
Les cons
Ah les cons ! Les cons !
Petits, grands, mous, durs,
Les cons et les connes,
Comme les larves,
Mouches enculeuses
Au petit matin déjà au travail.
Petits, grands, mous, durs,
Les cons et les connes,
Comme les larves,
Mouches enculeuses
Au petit matin déjà au travail.
Tagadadoo, youdi…
Tagadadoo ! Tagadadoo !
Wouououhoulup, zag zag zag,
Ziiiiik, kranok, kronak, zaaaaAk !
Tagadadoo : flip-flap-tolop-NA.
Mgo-dong, ngo-dong, dgo-go-go gütrrr…
Weitnok, tilou nilou, bakdakclakflakschak.
Tô. Dadoo, dadadadoo, tagarrradoo !
Wouououhoulup, zag zag zag,
Ziiiiik, kranok, kronak, zaaaaAk !
Tagadadoo : flip-flap-tolop-NA.
Mgo-dong, ngo-dong, dgo-go-go gütrrr…
Weitnok, tilou nilou, bakdakclakflakschak.
Tô. Dadoo, dadadadoo, tagarrradoo !
Le Bain
— Geoffroy, sors immédiatement de ton bain !
— Maman, le disque n'est pas fini !
— Robert ! Ton fils choisit toujours des interprétations de Furtwängler pour aller se laver, fais quelque chose !
— Toscanini est un gros nul !
Transparence
Transparence de l'art et du réel,
Georgette, rue du Poids-de-la-Farine.
La fraîcheur, quand je suis sorti
De chez elle au petit matin.
Quatre vers dans le bain,
Sans cesse ressassés
Comme des gommes
Lancées en l'air.
Georgette, rue du Poids-de-la-Farine.
La fraîcheur, quand je suis sorti
De chez elle au petit matin.
Quatre vers dans le bain,
Sans cesse ressassés
Comme des gommes
Lancées en l'air.
Plutôt crever !
C'était exquis
Quand sur le lit
On s'est endormi.
Plutôt crever que de mourir
Cette après-midi.
Quand sur le lit
On s'est endormi.
Plutôt crever que de mourir
Cette après-midi.
Ram-dam
Télégramme, anagramme, programme,
Jéroboam, Abraham, ils se pâment,
Elles brament, toutes ces âmes,
Ça fait du ram-dam !
Manquerait plus qu'une femme
Et des kilogrammes…
Jéroboam, Abraham, ils se pâment,
Elles brament, toutes ces âmes,
Ça fait du ram-dam !
Manquerait plus qu'une femme
Et des kilogrammes…
Attendre, transitif
J'attends que quelque chose se passe.
Léger vent, silence de midi,
On boit du café,
On attend.
Des voix dans le jardin d'à côté,
La toile blanche, les souvenirs,
Le rêve du géant, un coq.
On attend encore :
Sortir du tombeau.
Il faut attendre le boiteux !
Léger vent, silence de midi,
On boit du café,
On attend.
Des voix dans le jardin d'à côté,
La toile blanche, les souvenirs,
Le rêve du géant, un coq.
On attend encore :
Sortir du tombeau.
Il faut attendre le boiteux !
Kepler-186f
Kepler-186f, lui dis-je.
Ça ne marche pas !
Kepler-186f ! Kepler-186f !
…
Appuie sur le bouton !
…
Bon, reste en bas, je descends !
Ah, ça y est !
— — —
(Nous nous sommes croisés dans le vide intersidéral…)
Ça ne marche pas !
Kepler-186f ! Kepler-186f !
…
Appuie sur le bouton !
…
Bon, reste en bas, je descends !
Ah, ça y est !
— — —
(Nous nous sommes croisés dans le vide intersidéral…)
Les œufs au four
J'ai faim, Faconde Norwest !
Va te faire cuire un œuf, Johnson Johnson !
Y a plus de gaz, j'te signale !
—
Et voilà une nouvelle recette.
Va te faire cuire un œuf, Johnson Johnson !
Y a plus de gaz, j'te signale !
—
Et voilà une nouvelle recette.
Mars en scorpion
« Mars en scorpion,
Testicule en lampion ! »
Qu'il me fait en écrasant mes arpions,
Avant qu'on lui colle un bâillon
Sur sa face d'espion.
Testicule en lampion ! »
Qu'il me fait en écrasant mes arpions,
Avant qu'on lui colle un bâillon
Sur sa face d'espion.
Le Visage
Kagi amène Faconde en haut de la montagne. Là, il dispose des portraits d'elle, à quelques dizaines de mètres de l'endroit où ils se trouvent. Puis il prend son arc, ferme les yeux, et lance une flèche, qui atteint sa cible. Il recommence. Tous les portraits sont maintenant piqués d'une flèche.
Tu vois, c'est grâce à toi !
(D'après Baudelaire)
Midi
Pommiers du Japon, forsythias,
Et puis la tombe,
Et le vent dans les hautes herbes,
Un peu de soleil inutile
Et le silence.
Et puis la tombe,
Et le vent dans les hautes herbes,
Un peu de soleil inutile
Et le silence.
Maintenant !
Tout nous est donné en même temps. L’instant ne dépasse que très peu du jeu des hasards. Pourtant, il les foudroie. Comment ? Je sais en tout cas que le monde est là, dehors, dans le cadre. La lenteur des choses et notre mémoire me permettent encore de dessiner du doigt, de caresser avec ivresse la buée du visage de Sophie. Ma main sait qu’elle respire, la terre tremble doucement, les axes tournent sans bruit dans leur nuit tiède. Les continents se parlent, puis se taisent. Puis reprennent leur conversation calme, assourdie. Afrique, Europe, Asie, les fils frémissent, la rosée bourdonne. Tout est à sa place. Sous la mer, de grands corps se taisent, rient sous cape. Le visage est nu. Il appelle. J’ouvre ma main, j’écarte les doigts, je sens l’air cerner le mouvement, je la referme, mes ongles comme des falaises de glace. Je cherche dans les couleurs, je cherche dans le blanc. Vague jaune d’un corps assoupi. J’ouvre encore ma main, j’ai confiance en elle, elle sait encore, elle a toujours su. Le regard retourné, l’espace surplombé de son rire s’inscrivent dans les contours de chaleur qui dérivent en moi. Je sais que cette force de l’unique est offerte à la blessure, que de là vient l’arrogance de sa nudité. Elle s’avance et se retire du même mouvement, elle encercle mon sang. Ma main énorme, vêtement du temps flottant, barque des opéras simultanés, en toutes langues, dans toutes les contorsions ricanantes des foules anonymes. Sa question précise et muette, sa façon de remonter d’un temps oublié, de reprendre pied, de se remettre à respirer comme si elle avait perdu ce réflexe, ou comme si on avait oublié de lui laisser cet héritage, cette petite chose toute simple qui pourrait aller de soi. Rythme d’une peur tue, non négociée, giclée d’apnée sourde. Regard écho drap ventre souffle. Son visage comme un nuage. Poussières chaudes en spirales, dentelles de vertige, paupières à l’abandon sous le lichen du désir. Un fleuve de statues coule dans son corps, le gravier roule : milliers d’yeux, portes de givres rayées de vent.
Dans l’intervalle, son tympan de foutre, c’est ma signature-nacre, la droiture de ce geste d’hostie blanche courroucée. Soie froissée de son cul ouvert, angle, ongles, courbure nette de la voix rentrée, gravier dispersé, jeté sur la peau. Elle suce son pouce, puis elle dit : « Ta salope de queue, ta petite Pute de Bite… » en faisant claquer le "P" et le "B". Le con sonne : tulipe de son cul-regard. Toi-lèvres, Moi-livre : percussion de l’ouïe : pute, bite, pluite, puit, pulite, putiluth, tit’ flûte ! Signe, mon singe ! Saigne-moi sonore ! Vas-y, homme, sonne mon Nord, frappe-le de ta lime-lame ! Vise l’art de mon tour, visse mon trou, darde dans mon vase, garde ma vase dans tes couilles, pantin dur ! « Ma bête, ta bite ! » Empile, empale mon pôle. Je te pèle ton équateur, je mêle trop tes piques, je gobe tes globes, tu m’en mille doigts mal phallus anus, et moi molle, ton or dur j’en veux en corps, en sac, en vrac, en galop sucré, en lit-cœur-tache, en baisouille liche, touche mes loches, louche sur mon bout d’Uranus rose… Tu salipes l’hop ? Tu livres, tu vrilles, ta salive bruine, tes villes brunes burinent mes urnes ? Tu débarques ? Arrose ma bouche, mon lourd lézard chaud, grimpe sur ta tige et crie : « Terre ! » Trop tard, trop tôt, tire ton dard encore, je me fous du temps rouge qui pisse, je m’allonge, je mélange, je rallonge ton ange bandé, je remonte ton radar-fuseau, je lance ton museau hagard dans la grande raie du temps. De son index, elle agace le drap (aiguille torve). Elle attrape vite fait le traversin, se jette sur lui, et dit : « Je vais me branler, tu vas regarder, et tu vas gicler sur moi. » Elle est à quatre pattes, le visage sur le côté, elle remet ses lunettes pour me voir. Sa tulipe brune dépasse des plis et commence à coulisser sur le piston mou. Elle tort ses yeux pour me fixer, pendant que j’attrape ma queue, fort, à deux mains. Elle coule dans son lit, la petite statue salope, elle me dit : « Crache, crache ! accrache, décroche, vide ta cruche en croches, tu vas écouter ma vague de fugues, tu vas compter mes mille coups de con ! » Elle y va de son ricercare, de sa chaconne baveuse et furax, elle fruite ses soupirs, elle tord ses clefs, les fait fondre dans sa niche de lait brûlé, elle lèche sa paume, de son autre main soupèse mes couilles, et dit : « Maintenant ! »
Désordre à l'ourlet
Désordre à l’ourlet, disent-ils de ces femmes sans ombre ! Ce revers rond, cette mouillette tonale, tonique capiteuse, ce bel amas de foutaise renversée… Un jour viendra où les gouffres n’auront plus de bords ; en de longs plis sévères, les nez se coifferont de ce délit d’eau sale et langue torve.
Après Mâcon
Après Mâcon, un fleuve,
et dans l’or bleuté du soir qui vient,
des enseignes vert-pomme et bleues
qui dépassent les lanières vert-ocre
des arbres en bande.
et dans l’or bleuté du soir qui vient,
des enseignes vert-pomme et bleues
qui dépassent les lanières vert-ocre
des arbres en bande.
You Took Advantage of Me !
Dodo Normyl et Albert Duspasme
Sont complices ! Depuis le temps
Que je le dis… Personne
M'écoute jamais pourtant
Le spécialiste c'est moi
Avec Art Tatum qui tire
Sur sa pipe et Faconde à la pagaie
Qui souffle comme une
Daurade affamée du bosquet.
Président ! Hurle la vigie,
Il est l'heure d'honorer Madame.
Trop tard ! Cette conne est morte
À la suite de ses blés durs…
Accostons, Gérard, il sera toujours
Temps d'acheter un billet de retour.
Sont complices ! Depuis le temps
Que je le dis… Personne
M'écoute jamais pourtant
Le spécialiste c'est moi
Avec Art Tatum qui tire
Sur sa pipe et Faconde à la pagaie
Qui souffle comme une
Daurade affamée du bosquet.
Président ! Hurle la vigie,
Il est l'heure d'honorer Madame.
Trop tard ! Cette conne est morte
À la suite de ses blés durs…
Accostons, Gérard, il sera toujours
Temps d'acheter un billet de retour.
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